Guide des formations spécialisées
Métiers de la culture et de la communication

Paris 10e

Public concerné :
Toute personne souhaitant connaître, acquérir ou approfondir différentes
techniques de scénarisation, d’adaptation d’un projet de long métrage ou de court métrage, destiné au cinéma.
Prérequis :
Avoir une expérience d’écriture ou posséder des connaissances techniques et/ou
artistiques en lien avec la mise en scène et la fabrication des films, évalués lors d’un entretien préalable avec le formateur.

Limite dépôt dossier Afdas : le 13 octobre

Groupe de 5 personnes maximum.

Prochaine session : du 13 novembre au 22 décembre

31.05.2013

6 semaines - 170 heures - Du lundi au vendredi.

Compétences visées :

- Opérationnelles
Structurer l’intrigue et écrire les scènes dialoguées d’un film de court ou de long métrage, soit :
Établir et développer les tensions relationnelles, visibles ou cachées, entre les personnages, tout au long du récit,
Faire entrer en résonance le décor et l’espace du film avec les sentiments et les sensations que les personnages éprouvent,
superposer les actions et travailler en profondeur la composition des scènes et de l’intrigue, du proche au lointain, du souligné à l’estompé,
Rythmer l’écriture en fonction du mouvement du film et des sensations qu’il projette,
Développer la rédaction des scènes dans leurs cohérences narratives et esthétiques en gardant à l’esprit la vue d’ensemble, laquelle englobe les différentes composantes de l’écriture scénaristique : rythme du film, espace du film, ligne d’intrigue, composantes relationnelles.

- PÉDAGOGIQUES
L’écriture du scénario suppose en tout ou partie la capacité :
- de connaître la dramaturgie, non pas au sens d’une règle, mais la reconnaissance de modes narratifs différenciés selon les époques et les genres, principes distingués notamment pour la première fois dans la poétique d’Aristote : épopée, comédie, tragédie, à quoi s’ajoute pour l’époque moderne le mélodrame et le drame.
- de connaître la manière de présenter, de se présenter et de se prêter à la présentation, qui désigne la scénographie générale : comprendre les effets produits par la narration sur le spectateur suivant qu’il s’agit de montré tremplin, de montré prétexte, de montré suivi ou de montré en vrac et reconnaître ce qui ordonne l’auto-mise-en-scène des différents personnages selon les situations.
- de reconnaître les systèmes qui régissent les relations entre les personnages et qui peut s’aborder notamment au travers de l’analyse systémique appliquée au scénario, l’antagonisme qui ressort des structures de l’épopée ou du mélodrame ne traduit que l’un des aspects de ce qui compose la subtilité des relations interhumaines.
- de reconnaître la notion d’espace vécu, ou bien la relation corporelle qui unit les personnages à l’espace du film, cette sensation corporelle suscitant l’impression émotive, d’où découle en particulier la façon de suggérer une mise en scène et le jeu des acteurs.
- de saisir enfin de ce qui relie la narration à l’époque où elle se déroule par la sociologie de la perception : ce qu’une société ignore d’elle-même. L’intérêt du sujet du film réside dans la question qu’il pose de la relation du spectateur à la société dans laquelle il vit.

Développez votre projet de scénario au sein d'un groupe de 5 personnes maximum.

Une formation de six semaines pour donner une personnalité à votre scénario, pour préserver votre vision du film, la traduire en images, reconnaître et maîtriser votre univers personnel, en apprécier et ressentir l’architecture et les rythmes...

Cette approche a pour finalité de comprendre qu’il s’agit pour l’auteur d’acquérir une attitude orchestrale, de maîtriser plusieurs dimensions en même temps, afin de traduire dans l’écriture l'expression de ce que l’on voit en soi : le rythme, les sensations… Le tableau de son univers.

Il s’agit d’une pédagogie active qui implique semaine après semaine le stagiaire dans une démarche accompagnée et le place dans une situation approchant les conditions professionnelles de travail de composition.

PARCOURS PÉDAGOGIQUE :

PREMIÈRE SEMAINE
Présentation du projet dans l’état où il se trouve au commencement : une idée, un synopsis, une continuité.
Si le projet est à son commencement, élaboration d’une première vision intérieure, même si celle-ci demeure floue et rudimentaire, afin de sentir la pulsation et la marche possible du film dans ses grandes lignes.
Si le projet est plus avancé, la démarche consiste à prendre du recul pour ne plus se perdre trop vite dans les détails qui bloquent l’écriture.
Saisir la tonalité générale et la couleur que l’auteur perçoit au premier abord, afin de dégager ce qui est susceptible de structurer le scénario.

Mettre en place le rythme du scénario dans ses grandes lignes.
Souligner ce qui va structurer le film.
Préparer une première note d’intention qui va servir de point d’appui, de référence à la construction du film.

Définir les principaux points d’intrigue
- Établir la ligne d’intrigue suivant deux points de vue :
celui du spectateur (ce qu’il apprend) et celui du personnage (ce qu’il ressent).
Ces deux lignes se composent en contrepoint.
- Placer sur la ligne d’événements les points de renversement :
ce qui va produire chez le spectateur un changement de perception :
- reconnaissances, oppositions, alliances, deuils, ruptures…

Structurer le récit et l’ambiance
définir les évolutions et les progressions depuis le début jusqu’à la fin. Le stagiaire reconnaît son travail en le synthétisant par lui-même.

Tracer la ligne rythmique du film, lui trouver sa dynamique intérieure et reconnaître le passage d’une ambiance à une autre, saisir les accélérations, les ralentissements, les suspensions, les coupures…
Sur cette base rythmique, mettre en relation les grands points d’intrigue et équilibrer chacune des parties les unes par rapport aux autres.
Construire l’intrigue par rapport aux ambiances.

DEUXIÈME SEMAINE :
Dessiner le schéma des personnages
Concevoir le profil de chaque personnage : la méthode pédagogique consiste à apprendre à jouer ses personnages puis changer de point de vue et les contempler en place du metteur en scène :
- Le scénariste, acteur de ses propres personnages
Le premier travail consiste à donner un corps au personnage, à comprendre comment il perçoit sa propre limite. Le scénariste se fait acteur, l’espace d’un moment.
- Le scénariste, spectateur de ses propres personnages
L’auteur reprend ensuite la place du spectateur, contemple la façon dont le décor résonne sur l’être dont il a épousé  un instant l’intimité.

TROISIÈME SEMAINE :
Une exploration active du travail en contrepoint :
Composer le film en traçant et en réunissant les différentes lignes d’intrigues
Donner du sens en développant les intrigues secondaires par rapport à l’intrigue principale, en les superposant.

Découvrir une méthode de travail adaptée à soi-même plutôt que s’imposer des règles figées :
- Travailler le film dans sa profondeur comme dans sa chronologie
- Différencier les différents fils conducteurs
- Développer séparément chacune des narrations
- Placer l’ambiance
- Superposer les lignes d’intrigue en cohérence

QUATRIÈME SEMAINE :
Composer le décor et l’ambiance :
- définir le rythme et l’architecture de la scène,
- accorder l’univers du personnage aux expressions du décor,
- ressentir la résonance des sentiments et de l’action…
Construire le scénario par l’image, le point de vue :
- organiser la mise en scène de son scénario.

CINQUIÈME ET SIXIÈME SEMAINE : Les scènes
Accompagnement dans une démarche active pour :
Transcrire la sensation du film à travers les descriptions et les dialogues :
- Bâtir les descriptions en répartissant le montré et le suggéré
- Rendre les ambiances, mesurer l’encombrement
- Construire en superposant :
- Équilibre avant-plans / arrière-plans
- Souligné / estompé
- Apparence et rôle du personnage sur la scène et en coulisse dans le scénario

La méthode pédagogique consiste à jouer ses propres dialogues :
- répartir les dialogues à l’intérieur de la description, de façon à respecter les respirations et le tempo de l’action.
- Faire passer l’intrigue dans les mots, ou bien entre les mots.
- Nourrir les dialogues du vécu du personnage et de son auto-mise-en- scène.
- Utiliser le non-dit, l’esquive, le retrait.

La méthode pédagogique consiste à confronter le projet à la critique pour accompagner le stagiaire dans une démarche de prise d’assurance :
- dominer la matière même du film sans que le fil narratif et les sentiments ne se dispersent dans les détails.
- donner à inventer, par des jeux de rôles notamment, les stratégies qui donnent envie de défendre ses propres projets et ses propositions en qualité de collaborateur de création auprès des interlocuteurs professionnels que chacun des stagiaires va rencontrer.

5 personnes maximum